Ces plantes d’intérieur purifient l’air mieux que la plupart des filtres

Ces plantes d’intérieur purifient l’air mieux que la plupart des filtres

Plantes d’intérieur et air sain : mythe séduisant, réalité utile

Pollution intérieure, COV issus des peintures et meubles, poussières, air sec… À la maison, l’air n’est pas toujours aussi propre qu’on l’imagine. D’où l’engouement pour les plantes d’intérieur, souvent présentées comme des “purificateurs” naturels. La vérité ? Les études célèbres (dont la fameuse de la NASA) ont été menées en conditions de laboratoire, pas dans nos salons. En situation réelle, il faudrait un grand nombre de plantes pour faire reculer sensiblement certains polluants volatils. Et pour les particules fines, les allergènes ou la fumée, rien ne surpasse un bon filtre HEPA et une aération régulière.

Mais ne boudons pas les plantes. Elles participent à l’équilibre de l’air, augmentent légèrement l’humidité, peuvent capter une petite part de COV via leurs feuilles et surtout via les micro-organismes du terreau, et améliorent nettement le bien-être perçu. En clair : elles ne remplacent pas les filtres, mais elles complètent idéalement une stratégie “air sain” à la maison. Voici les espèces qui s’en sortent le mieux… et qui sont faciles à vivre.

Les plantes d’intérieur les plus efficaces et faciles à adopter

Spathiphyllum (Lys de la paix)

Une star des intérieurs pour sa floraison blanche et sa capacité à tolérer la mi-ombre.

  • Atouts : feuillage large (surface de contact), bon dans les pièces moyennement lumineuses.
  • Entretien : garder le substrat légèrement humide, brumiser si l’air est sec.
  • Précautions : toxique pour chiens/chats en cas d’ingestion.

Sansevieria (Dracaena trifasciata, “langue de belle-mère”)

Indestructible ou presque, parfaite pour débuter.

  • Atouts : supporte l’oubli d’arrosage, feuilles épaisses et résistantes, activité nocturne de certaines variétés (échanges gazeux CAM).
  • Entretien : lumière indirecte à vive, arrosage parcimonieux.
  • Précautions : feuillage irritant si mâchouillé par les animaux.

Epipremnum aureum (Pothos/Scindapsus)

Plante retombante ultra tolérante, idéale en étagère ou en suspension.

  • Atouts : croissance rapide, grande surface foliaire cumulée.
  • Entretien : lumière tamisée à claire, laisser sécher la surface du terreau entre deux arrosages.
  • Précautions : sève irritante, toxique pour les animaux.

Chlorophytum comosum (plante araignée)

Championne des intérieurs peu exigeante et prolifique (produit des rejets facilement).

  • Atouts : robuste, tolère les oublis, feuillage fin mais abondant.
  • Entretien : lumière indirecte, substrat drainant, rempotage annuel.
  • Précautions : sans danger notable, bon choix avec enfants.

Ficus elastica (caoutchouc)

Grand classique aux feuilles lustrées qui structurent une pièce.

  • Atouts : feuilles épaisses, plante architecturale qui offre une belle surface foliaire.
  • Entretien : lumière vive sans soleil brûlant, arrosage modéré, dépoussiérer les feuilles.
  • Précautions : sève laiteuse irritante, éloigner des animaux.

Dypsis lutescens (palmier Areca)

Palme élégante qui apporte une ambiance tropicale et une légère humidification.

  • Atouts : feuillage plumeux très découpé augmentant les échanges avec l’air.
  • Entretien : lumière vive, substrat toujours un peu humide, éviter l’air trop sec.
  • Précautions : sensible aux courants d’air froid et à l’eau calcaire.

Nephrolepis exaltata (fougère de Boston)

Feuillage dense et retombant, réputée pour aimer l’humidité.

  • Atouts : favorise une hygrométrie plus confortable dans les pièces sèches.
  • Entretien : brumisations, terreau humifère gardé frais, lumière douce.
  • Précautions : à éloigner des radiateurs et bouches d’air chaud.

Dracaena marginata

Silhouette graphique, facile en appartement.

  • Atouts : peu exigeante, feuillage étroit mais abondant.
  • Entretien : lumière moyenne à vive, arrosages espacés, éviter l’excès d’eau.
  • Précautions : peut être irritante pour les animaux.

Comment maximiser leur “pouvoir dépolluant”

Le secret n’est pas magique : c’est la somme des petites optimisations qui fait la différence. Voici les réglages de pro pour tirer le meilleur de vos plantes d’intérieur, sans perdre de vue votre santé et le confort de votre intérieur.

  • Multiplier la surface foliaire : comptez idéalement 1 plante de taille moyenne tous les 5 à 10 m² pour un effet sensible sur l’ambiance (humidité, confort visuel). Plus il y a de feuilles, plus les échanges sont possibles.
  • Dépoussiérer les feuilles : un chiffon microfibre humide tous les 15 jours améliore la photosynthèse et l’échange gazeux.
  • Santé du substrat = microfaune active : rempotez tous les 12 à 18 mois avec un terreau aéré (terreau universel + perlite/billes d’argile). Les micro-organismes du sol participent à la dégradation de certains composés volatils.
  • Lumière adaptée : placez chaque espèce à son bon niveau de luminosité. Une plante qui végète filtre… très peu. La vigueur, c’est la clé.
  • Arrosage juste : ni sec à l’extrême, ni détrempé. Un excès d’eau favorise moisissures et odeurs. Drainez bien, videz les soucoupes.
  • Aérez chaque jour : 10 minutes le matin et le soir renouvellent l’air et diluent les COV. Les plantes ne remplacent pas l’aération.
  • Réduisez les sources : peintures A+ à faible émission, colles et vernis éco, bougies et parfums d’intérieur avec modération.
  • Allergies et asthme : si vous êtes sensible, évitez les terreaux toujours détrempés. Préférez des espèces peu poussiéreuses et surveillez l’apparition de moisissures.

Plantes vs filtres : le bon combo pour la maison

Pour la santé, chaque outil a son rôle. Les purificateurs HEPA sont imbattables contre les particules fines (fumée, PM2.5), les allergènes (acariens, poils, pollens) et les spores en suspension. Les plantes, elles, aident surtout sur le confort hygrométrique, le bien-être ressenti et peuvent participer marginalement à la diminution de certains COV, dans la durée.

  • Vous souffrez d’allergies ou vivez en zone polluée : privilégiez un purificateur HEPA + aération quotidienne, et ajoutez quelques plantes pour le confort.
  • Vous voulez limiter les COV après des travaux : aérez plusieurs semaines, réduisez les sources, puis installez un lot de plantes robustes (pothos, spathiphyllum, chlorophytum) entretenues aux petits oignons.
  • Air trop sec en hiver : fougères, areca et groupements de plantes apportent un petit coup de pouce, sans remplacer un humidificateur si l’hygrométrie chute sous 35 %.

Checklist d’achat et d’entretien (spécial intérieur)

  • Choisir selon la lumière réelle de la pièce (nord, est, ouest, plein sud filtré).
  • Privilégier des sujets touffus et sains, sans taches ni parasites visibles (cochenilles, araignées rouges).
  • Pot percé obligatoire + couche drainante (billes d’argile) + soucoupe facile à vider.
  • Rempotage au printemps, apport d’engrais léger de mars à septembre.
  • Rotation du pot d’un quart de tour tous les 15 jours pour une croissance homogène.
  • Dépoussiérage mensuel des feuilles, brumisation douce pour fougères et palmiers si l’air est sec.
  • Sécurité enfants/animaux : beaucoup de plantes citées sont toxiques à l’ingestion (pothos, spathiphyllum, dracaena, sansevieria). Placez-les hors de portée ou optez pour chlorophytum et certaines fougères.

À retenir

Non, les plantes d’intérieur ne “filtrent” pas mieux l’air que la plupart des purificateurs. Oui, elles contribuent à un intérieur plus agréable, plus vivant, et peuvent aider, modestement, à améliorer la qualité de l’air en complément d’une bonne ventilation et de choix de matériaux responsables. En les regroupant, en soignant lumière et arrosage, vous maximisez leurs bénéfices… pour la maison, le jardin intérieur et votre santé au quotidien.

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